jeudi 6 septembre 2012

Qui sera le ministre des finances du Parti Québécois?

Avec 54 élus, le Parti Québécois obtient le pouvoir de former le gouvernement de l'Assemblée Nationale, à Québec. Pour le PQ, le rôle économique a toujours été un enjeu clé puisque l'argument n.1 des fédéralistes consiste à miser sur les conséquences économiques de la sécession du Québec.

Par le passé, le PQ a compté sur de gros calibres tels que Jacques Parizeau, Rodrigue Tremblay et Bernard Landry. L'économie est un thème central pour l'opposition aussi. Pensons à Robert Bourassa, par exemple. Pis encore, le Québec est devenue la province la plus endettée du Canada. Toute cette dette est gérée par le ministère des Finances.

Bref, une question s'impose: qui sera le ministre des finances du PQ?

Mon ancien collègue Pierre Duhamel lance une flèche pointue ce matin à Nicolas Marceau, ex-professeur d'économie à l'UQAM et prétendant naturel au poste clé du cabinet Marois.
Il y a au PQ de 2012 de quoi faire une très bonne salle de presse, mais personne de calibre pour diriger le ministère des Finances.
Être à la place de Pauline Marois, je m’octroierait le ministère des Finances pour bien faire comprendre que cette question est centrale à toutes les suites des choses. Je nommerais Élaine Zakaïb, une ancienne du Fonds de la FTQ, au ministère du Développement économique, de l’Innovation et des Exportations. L’économiste Nicolas Marceau ? Aux Ressources naturelles, où il ferait bien moins de dégâts que les Daniel Breton, Scott McKay ou Martine Ouellet.
La biographie de M. Marceau est sans doute moins reluisante que celle de Monsieur Parizeau, qui a été formé au London School of Economics. Mais avec un PhD de Queen's et des fonctions prestigieuses, notamment à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, M. Marceau n'est pas un deux de pique non plus!
Nicolas Marceau. PhD Ecn.

Il est certainement mieux préparé sur le plan théorique que Mme Marois ne l'était lorsqu'elle a pris la tête de ce ministère en 1995 et en 2001. On se souvient de la bourde de Mme Marois à son premier jour en tant qu'argentière du Québec. Elle ne pouvait pas définir ce qu'est une "récession". Ceci dit, la plupart des économistes du Québec ont apprécié son travail dans ce ministère. Elle a même réussi à RÉDUIRE la dette du Québec, rappelle Jean-François Lisée.

Par ailleurs, le collègue Duhamel oublie Alain Therrien. Économiste, et vulgarisateur de renom, j'ai eu la chance de travailler à quelques reprises avec M. Therrien à la chaîne Argent du groupe TVA. Toujours pertinent et bien préparé, M. Therrien n'est pas non plus un deux de pique.

Alain Therrien, M.Sc. Ecn.
Alors, qui sera le ministre des finances de la province la plus instable, la plus à gauche, et la plus endettée du Canada -- tout en étant liée à une union monétaire pas très avantageuse ?